Lettre ouverte à Ecover/Method

Cher Philip Malmberg et Adam Lowry,

RE: La decision d’Ecover et de Method d’utiliser des éléments derivés d’ Organismes synthétiquement modifiés dans leurs produits.

Nous écrivons en tant que représentants de plusieurs associations internationales tournées vers l’environnment, la défense des consommateurs et la justice sociale, afin de demander formellement à Ecover et Method de reconsider leur décision d’utiliser des éléments dérivés de la biologie synthétique dans leurs produits.

Le 2 Avril 2014 Ecover annonce son intention de remplacer une partie de l’huile de palme utilisée dans dans son détergent par de l’huile d’algue produit par Solazyme Inc. en Californie(USA), qui est un derivé de fermentation de Canne à sucre Brézilienne. Comme vous le savez le produit principal appartenant à Solazyme Inc. est une huile d’algue génétiquement remodelée mis en fermentation dans de larges cuves , crée avec l’aide de l’outil qu’est la biologie synthétique-Cette méthode de production est souvent associé avec le terme de “génie génétique poussé à l’extrême”. Des discussions avec vos employés, notamment un des dirigeants de Method, nous ont confirmées la poursuite de la mise en place de telles pratiques.

La biologie synthétique est encore une industrie nouvelle et aux contours très flous ; Mais de par le fait qu’elle comprenne des techniques allant plus loin que l’utilisation d’ADN recombiné et pourrai poser des risques nouveaux ainsi que de causer des perturbations au sein de la chaîne de production et de la chaîne alimentaire on assiste à un interêt international grandissant quand au besoin de mise sous surveillance de celle-ci selon le principe de précaution.La convention des Nations Unies sur la diversité biologique, qui reviendra sur la biologie synthétique en profondeur durant la réunion de son sous-comité scientifique en Juin, préconise actuellement à ce que les gouvernements operent avec la plus grande prudence; de plus, 117 organisations civiles du monde entier ont lancées un appel en faveur d’un moratorium sur l’usage commercial et la libération dans l’environnement de ces organismes synthétiquement modifiés(OSM). Il est de notre opinion, étant donné le manque de connaissance en la matière, qu’il serait prématuré d’amener la biologie synthétique et ses derivés à terme commercial.En effet il n’existe aucun accord ou protocole en vue d’une prévention des risques biotechnologiques en accord avec l’évaluation des O.S.M.Une méthode d’évaluation des risques, une traçabilité ainsi que de possibles mesures d’endiguement dans le cas des Organismes Génétiquement Modifiés(OGM) existe mais peut se révéler fausse pour ces nouveaux organismes produits grâce à la biologie synthétique.Il existe également de grandes inquiétudes quand à l’impact d’organismes si nouveaux sur l’écosystème si ils étaient amenés à s’échapper et sur les conditions de vie des paysans des tropiques, ainsi que sur la biodiversité en général.

Nous nous inquiétons du fait qu’une nouvelle génération d’éléments dérivant de la biologie synthétique soit maintenant utilisés afin de produire de la nourriture, des produits cosmétiques ainsi que beaucoup d’autres biens de consommations sans aucun cadre de contrôle.Même si un certains nombres de ces éléments (ex: nootkatone, resveratrol) sont d’ores et déjà sur le marché des biens consommables, non-labélisés et non-évalués, il a été difficile d’identifier des marques spécifiques incorporant ces produits. Ecover va devenir la première marque ouverte à la grande consommation à s’identifier en tant qu’utilisatrice d’élément dérivant de la biologie synthétique,se faisant votre companie sera en première ligne du débat publique autour des risques posés par la biologie synthétique sur l’environnement, la biodiversité, la santé publique et le cadre de vie des personnes concernées.

Nous sommes surpris que les pouvoirs décisionnels au sein d’ Ecover et de Method puissent croire que les esprit sensibilisés au respect de l’environnement de leur consommateurs pourraient encourager un produit dérivé de la biologie synthétique, et nous questionnerons toute revendication de ces produits comme étant “durables”, “écologique”,”naturels” si cela s’applique à de l’huile d’algue biologiquement synthétiséé.( Les enquêtes d’opinions menées à bien au cours des dernières années en Amerique du Nort par Hart Reasearch associates ont démontrées que le publique à tendance à associer la biologie synthétique avec quelque chose d’artificiel ou de fabriqué par l’homme, et tandis que la connaissances actuelle en matière de biologie synthétique est basse au sein de la population, les préoccupations quand aux risques associés augmentent au fur et à mesure que l’information à propos de cette technologie est relayée.Les sondages d’Eurobarometer ont révélés que le besoin d’information quand aux possible risque associés à la biologie synthétique est la principale préocupation du publique européen.).

Nous ne croyons pas que les algues issues de l’ingénieurie biologique nourris au sucre de canne soient une solution “organique”, “durable”, “écologique” au problème de l’utilisation de l’huile de palme.Même si nous partageons votre préoccupations quant à la destruction de la forêt allant de pair avec l’huile de palme ( dans ce cas-ci l’huile de palme kernel), nous ne considérons pas un passage à l’éxploitation de la canne à sucre brézilienne comme une solution.Comme vous le savez probablement la production de Canne à sucre au sein de l’éco-région Cerrado au Brésil est associée avec une perte de la biodiversité significative ainsi que des émissions de CO2 venant de l’utilisation de la terre et de la combustion du bagasse, mais également à des conditions de travail déplorables proches de pratiques exclavagistes. L’expansion rapide de terre dévouée à l’accroissement de la canne à sucre au Brésil repousse les frontières agricoles, conduisant la destruction de la forêt jusqu’à l’Amazone. Il nous semble qu’Ecover et Method aurait pu choisir d’extraire un élément oléochimique plus pertinent venant de l’huile de noix de coco, de par ce fait supporter les petits producteurs de noix de coco sans avoir recours à aucune forme d’organismes synthètiquement modifiés.

Nous comprenons également qu’Ecover entend que ces produits Nord-américains dérivés d’huile d’algue fermentée engendrés par la biologie synthétique soient produit à base de sucre de Maïs d’Amerique du Nord. Ce Maïs sera-t-il génétiquement modifié?Nous rappelons Ecover à son engagement de ne pas utiliser de cultures génétiquement modifiées dans ses produits.

Nous notons en outre qu’Ecover n’a entreprit aucun test indépendant de sécurité par rapport à son nouvel ingrédient d’huile d’algue( ex: par rapport à l’alégérnicité), n’entend pas labéliser ses produits pour informer ses consommateurs du caractère relevant d’un dérivé de biologie synthétique de l’élément nouveau et ne compte pas chercher à faire approuver légalement cet ingrédient. Il est malheureux d’apprendre cela.

Nous supportons la determination d’Ecover de s’écarter d’une utilisation non-durable de l’huile de palme,mais demandons à votre entreprise de renconsiderer cette fausse solution qui est d’utiliser des éléments dérivés du nouveau génie génétique: les organismes synthétiquements modifiés(OSM).Plus spécialement nous demandons à Ecover de :

-S’engager à ne pas utiliser des éléments dérivés d’OSM dans ses produits.

-Reconnaître que des descriptifs tels que “naturel”,’biologique”,”écologique” et “durable”ne peuvent s’appliquer à des produits de la biologie synthétique.

-Nous rejoindre en appelant la Convention sur la Diversité Biologique ainsi que les gouvernements nationaux à établir un moratorium sur l’utilisation commerciale et la mise en liberté dans l’environnement des organismes synthétiquement modifiés.

Contacter Jim Thomas, Directeur de programme , ETC Group : Jim@etcgroup.org ou par téléphone au +1 514 273 9994.

Cordialement,

Dana Perls, Food and Biotechnology Campaigner – Friends of the Earth (USA)
Jaydee Hanson, Senior Policy Analyst – Center for Food Safety (USA)
Maria José Guazzelli, Executive Director – Centro Ecológico (Brazil)
Beverley Thorpe, Consulting Co-Director – Clean Production Action (International)
Michael Hansen, Senior Staff Scientist – Consumers Union (USA)
Nina Holland, Campaigner – Corporate Europe Observatory (Europe)
Ricarda Steinbrecher, Co-Director – Econexus (UK)
Kerstin Lindgren, Campaign Director – Fair World Project (USA)
Jonathan Matthews – GM Watch (UK)
Devlin Kuyek, Senior Researcher – GRAIN (International)
Gopal Dayenini – Movement Generation (USA)
Marciano Silva, Movimento dos Pequenos Agricultores (Brazil)
Alexis Baden-Mayer, Political Director – Organic Consumers Association (USA)
Lim Li Ching – Third World Network (International)
Erin Switalski, Executive Director – Women’s Voices for the Earth (USA)
Winnie Overbeek, International Co-ordinator – World Rainforest Movement (International)

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